La ménopause et la diététique chinoise.
Conseils diététique pour accompagner les symptômes de la ménopause
Bouffées de chaleur, sueur, irritabilité, angoisse, insomnie, vertiges...
On connaît les principaux symptômes qui frappent la majorité des femmes à la ménopause.
Mais ce qu’on sait moins, c’est que de simples changements alimentaires peuvent soulager considérablement les femmes qui en souffrent.
On vous explique les mécanismes vu depuis la médecine chinoise
C’est une médecine née il y a environ 2 500 ans qui nous l’enseigne : la médecine chinoise.
Son efficacité a beau être remarquable, elle déroute du fait d'une vision globalement, ce qui la différencie de la médecine occidentale. Les notions de yīn, de yang et de jing.
° Le jing correspond à l’aspect physique, constitutionnel du corps humain. C’est en quelque sorte le terrain de fond sur laquelle s’exprime la vie. C’est également une réserve d’énergie quand le corps en a besoin en cas de grande fatigue, de maladie, d’effort important, etc. Enfin, le jing se transforme également en énergie ancestrale qui sert d’étincelle pour tous les métabolismes, c'est en quelques sorte la base de notre constitution. Il est lié à notre fertilité, à la capacité à avoir des régles ou de donner la vie pour la femme, et à être fertile pour l'homme. Par ailleurs, dans le corps coexistent deux énergies opposées, complémentaires que l’on nomme yin et yang.
°Le yin correspond au corps physique, à la forme, aux liquides physiologiques, au sang, à tout ce qui possède une structure dans l’organisme. Sa nature est froide.
°Le yang correspond à l’aspect fonctionnel, métabolique, actif, dynamique dans le corps. Sa nature est chaude.
Selon la médecine chinoise, les cycles physiologiques sont programmés pour qu’aux environs de 49 ans chez la femme le Yin et le Jing diminuent progressivement. Dans cette situation la fertilité ainsi que la capacité à avoir ses règles, réduisent peu à peu jusqu’à l’absence de menstruations et l’infertilité totale. Cette carence de yin entraîne un déséquilibre entre le yin et le yang. Le yang devient alors prépondérant. Or par nature le yang est chaud. Si cette chaleur s’accumule, elle tend à se manifester en surface et en haut du corps induisant les bouffées de chaleur, les transpirations spontanées. Selon l’organe qui est plus ou moins touché par ce mécanisme, on peut déclarer des palpitations cardiaques, de l’anxiété, de l’insomnie (cœur), de l’irritabilité, de la colère, un état dépressif (foie), baisse de la libido, disparition de la fertilité pour les sujets plus jeunes, sécheresse vaginale, troubles urinaires (reins), etc.
Si le plus souvent la ménopause consiste en une carence de yin et un excès relatif de yang, le vide de jing qui est sous-jacent à ce phénomène et qui est également une réserve d’énergie (qui appartient au domaine du yang) peut induire aussi un vide de yang. Nous pouvons alors constater que parallèlement aux bouffées de chaleur, il y aura de la frilosité avec les mains et les pieds froids, une baisse de la libido, une sensation de frais dans les lombes, etc.
Si le yáng est déficient, le système digestif n’est plus aussi bien soutenu (il a besoin de la chaleur yáng pour bien digérer, assimiler et éliminer). Il en découle de la fatigue, des selles molles, des ballonnements, etc. C’est pourquoi, pour lutter contre les effets délétères de la ménopause, il est souhaitable de rétablir l’équilibre entre le yīn (structure/ froid, en déficience) et le yáng (fonctionnel/chaud, en excés relatif).
L’alimentation n’est pas toujours suffisante, mais offre souvent de bons résultats.
Les aliments favorables:
A l’inverse, certains aliments sont une véritable médecine douce contre la ménopause.
• L’un des plus connus est le fromage de soja (tofu) ou le lait de soja. Le lait de soja est plus efficace que le fromage de soja, car les phytœstrogènes sont plus facilement assimilés. Mais le tofu reste une source majeure et indispensable. Attention certaines personnes supportent mal le lait de soja (douleur de l’estomac ou lourdeur digestive). Il faut donc trouver la marque qui passe le mieux, de préférence garantie en phytœstrogènes. Le tempeh est aussi un moyen de consommer du soja riche en hormones végétales. C’est un aliment fermenté. Il est obtenu à partir des graines de soja trempées, cuites puis fermentées par un champignon nommé Rhizopus oligosporus. Il se trouve en magasin diététique et permet de faire varier la prise de soja. En diététique chinoise on considère que le soja est frais et abaisse la chaleur. Attention à ne pas confondre soja et « pousse de soja » qui ne sont pas en réalité des germes de soja mais des haricots mungo. Les deux légumineuses n’ont pas le même effet sur le corps.
• Les graines de lin sont conseillées car, comme le soja, elles sont constituées de phytoœstrogènes qui compensent la diminution naturelle d’œstrogènes. Dans l’idéal, il faudrait en consommer 30 g par jour mais sous forme de farine (de poudre). C’est l’équivalent de trois cuillères à soupe rases. Si on consomme beaucoup de légumineuses et du soja, il est possible de se contenter d’une 1 cuillère à soupe par jour. Attention, ce remède ne doit pas être consommé sous forme de graines qui sont difficiles à digérer et qui ont un pouvoir laxatif important. Si la farine de graine de lin est trop laxative, mieux vaut s’en abstenir. En cas de constipation c’est parfait. En cas de selles liquides, mieux vaut éviter ces graines.
• Moins connu, le champignon noir chinois, l’auriculaire (c’est Hei Mu Er : 黑木耳) nourrit le yīn et rafraîchit le sang. Il est idéal en cas de cycles irréguliers, de métrorragies ou de ménorragies incessantes. Attention, bien le réhydrater avant de le cuisiner, bien le cuire et bien le mastiquer. Il peut être utilisé en soupe ou en légume. Il existe aussi dans les épiceries chinoises, un champignon jaune doré que l’on nomme trémelle (c’est Bai Mu Er : 白木 耳) qui est aussi très bien adapté à la femme ménopausée. Il nourrit le yīn et l’énergie, humidifie la sécheresse et engendre les liquides. Il tonifie les reins, ainsi que le cerveau et peut être consommé souvent en cas d’agitation, de bouffées de chaleur qui entraînent de la soif. Il se consomme en soupe avec d’autres légumes.
Autres aliments recommandés :
• L’avoine est une céréale qui tend à apporter de l’énergie, certes, mais aussi à contrôler les excès de transpiration : spontanée ou nocturne. C’est donc, en gruau, au petit déjeuner (flocon), le petit déjeuner idéal de la femme ménopausée qui souffre de fatigue et de transpirations fréquentes. L’avoine possède d’autres vertus comme celle de faire baisser la tension artérielle, de faire baisser le taux de cholestérol sanguin et de lutter contre l’athérosclérose (accumulation de dépôts de graisses dans les artères, qui perdent alors de leur élasticité durcissent et se rétrécissent), bien entendu de manière modérée. Elle tient cette faculté de ses fibres solubles.
• La viande de canard : douce et fraîche, la viande de canard est idéale durant la ménopause. En effet, elle nourrit le yīn du poumon, de l’estomac et des reins. De plus, elle favorise la diurèse (l'évacuation par les urines). C’est la meilleure viande pour la ménopause, contre les bouffées de chaleur et les transpirations.
• La moule : c’est un grand tonique du sang du foie et de l’essence des reins. Salé, elle nourrit les reins. C’est un excellent fortifiant pour la femme ménopausée et qui souffre de vertiges, d’acouphènes, de palpitations cardiaques, de transpiration spontanée, de règles irrégulières, de douleur des lombes et de faiblesses des jambes. Fraîche ou en conserve, il est recommandé d'en consommée toutes les semaines.
• L’huître : Douce, fraîche et salée, elle nourrit le yīn, en particulier du cœur. Elle est donc particulièrement intéressante en cas d’insomnie, palpitations cardiaques, agitation durant la ménopause. • Le céleri branche : légume aux mille vertus et applications, il tend à lutter contre la chaleur vide grâce notamment à sa saveur légèrement amère et sa nature fraîche. Il a un effet intéressant contre les bouffées de chaleur du syndrome de la ménopause. On peut le consommer sous forme de jus – un demi verre par jour.
Les aliments déconseillés
Selon la médecine chinoise, il faut d’abord supprimer tous les aliments piquants : épices comme le clou de girofle, piments ou poivre, aromates forts comme laurier, thym, cannelle, badiane, graine de fenouil, l’ail, l’oignon, etc. Ces aliments sont échauffants, assèchent le yīn et favorise ce que l’on nomme en médecine chinoise la « chaleur vide » qui est une expression qui décrit la carence de yīn provoquant un excès relatif de yáng, qui est le déséquilibre qui domine durant la ménopause. D’autres aliments ont le même impact sur le yīn que les épices échauffantes : les aliments torréfiés, fortement grillés, les céréales soufflées (maïs, riz, blé...), le popcorn. Ils aggravent la chaleur vide, et sont donc à éviter. Il faut veiller également à supprimer les fritures qui lèsent le yīn et engendre de la chaleur en trop mais aussi de l’humidité (qui peut aggraver certains troubles digestifs, les douleurs rhumatismales, ou encore la rétention de liquides). Les aliments très gras sont également déconseillés car ils favorisent la production d’humidité qui empêche le système digestif de produire correctement du jing acquis par l’alimentation, augmentant ainsi la carence de yīn. Il faut diminuer la consommation d’agneau et de poulet, de coq. Ce sont les viandes les plus échauffantes qui lèsent le yīn si elles sont consommées trop souvent. La médecine chinoise recommande enfin la suppression pure et simple des aliments suivants :• L’alcool : comme la caféine, l’alcool à jeun ou entre les repas, fait diminuer le taux de glucose sanguin et peut provoquer des bouffées de chaleur. En terme chinois l’alcool échauffe et humidifie. En excès cela lèse le yīn.• Les liquides très chauds : cela augmentent les bouffées de chaleur. Il faut boire tiède pas chaud.• La caféine (boire du café décaféiné), à jeun ou entre les repas, car cela fait diminuer le taux de glucose sanguin et peut provoquer des bouffées de chaleur. Selon la diététique chinoise, le café tend à faire monter l’énergie et donc le yáng et aggrave ainsi les bouffées de chaleur.• N’oublions pas les sucres à index glycémiques élevés, même si c’est une notion moderne. Les aliments concernés – sucres, pain blanc, pommes de terre, gâteaux, viennoiseries, etc., provoquent une hausse rapide du taux de glucose sanguin suivi d’une baisse qui peut provoquer des bouffées de chaleur.